Maissiat nous livre une déclaration d’amour
Maissiat, est connue à Clermont-Ferrand comme ex-chanteuse du groupe Subway.Télérama parle d’elle comme "la descendante la plus directe de Françoise Hardy". A partir du 6 décembre et pour quatre soirs à la Comédie de Clermont, elle nous dévoile son univers intime et ses inspirations en associant à ses chansons les extraits de ses œuvres de chevets : Barbara, Marguerite Duras, Françoise Sagan, Jean-Luc Godard et François Truffaut, Gilles Deleuze, Pierre Bergé…Elle a accepté de répondre à mes questions.
Catherine Lopes : Grand amour est votre 2e album, sorti en mars 2016. Comment passez-vous de cet album à ce spectacle proposé à La Comédie?
Maissiat : J’y passe dans un premier temps par des concerts. Des concerts où nous sommes quatre sur scène. Des concerts plutôt classiques, où à un moment les chansons s’envolent vers le public, et on enchaîne les chansons les unes après les autres. Et puis il y a eu une bascule qui s’est faite quand on m’a proposé de monter une lecture musicale autour de mes deux albums. Ca m’a demandé d’articuler ces chansons avec des textes d’auteurs que j’ai choisis. Ce sont des auteurs qui me sont chers et des extraits qui m’ont inspirée ou amené une chanson. C’est très différent d’un concert. On est amené par la lecture à une chanson, ce qui est différent d’un concert normal où chaque titre s’enchaîne l’un après l’autre. Chaque texte fait sens avec la chanson qui l’accompagne.
CL : Sur scène, vous êtes tour à tour lectrice et chanteuse. Comment peut-on qualifier l’atmosphère de cette ballade que vous proposez?
M : Je me suis aperçue en montant ce spectacle de A à Z qu’il fallait absolument que ça fasse sens. Souvent on a des lectures où la musique est plus illustrative, ou accessoire. Là j’ai l’impression que chaque pièce est essentielle, l’une après l’autre. Il y a quelque chose qui va chercher au plus profond, à l’essentiel. Ca ne parle que d’amour. Quand je dis amour, c’est avec un grand A et sous des formes plurielles. Je crois que ça nous pose la question d’aimer. Il y a des échos de différents auteurs. Par rapport aux réactions du public, il se passe quelque chose de très fort, de très simple dans ce spectacle. J’ai l’impression que ça ramène chacun à un petit bout de nous-mêmes. Je crois que ça ramène à soi. Ensuite libre à chacun de prendre le temps.
CL : Quelles sont les figures auxquelles vous rendez hommage sur scène?
M : Ca va de Gilles Deleuze à Pierre Bergé, en passant par Marguerite Duras ou Françoise Sagan. Ca s’est fait très naturellement : je n’ai pas passé deux mois à me demander vers quels auteurs je voulais aller. Chacun de ces auteurs m’a soit bousculée soit inspirée. Il y a aussi Pierre Louiss, Barbara, et Henri Meschonnic.
CL : Vous êtes née à Lyon. Clermont vous a adoptée avec votre participation au groupe Subway. Qu’est ce que cela vous fait de jouer presque à domicile?
M : On ne peut pas vraiment parler de domicile car je n’ai jamais vécu à Clermont-Ferrand. J’y étais de passage pendant quatre ans. Ce qui est très agréable c’est d’être accueillie pour quatre soirées consécutives. Cela donne dans le rythme quelque chose de très différent d’une seule soirée. Je sens qu’il va s’installer autre chose et je suis ravie qu’on puisse jouer plusieurs soirs. Je suis très touchée de l’accueil de Jean-Marc Grangier sur ce projet parce que c’est un spectacle qui fait sens. J’ai envie que le public voie ça
CL : Que diriez-vous à quelqu’un qui hésiterait encore à vous voir à La Comédie?
M : En ces temps où tout va vite, où on est souvent déboussolé, par les événements, par cette société bousculée de toutes parts, je crois que ce spectacle nous donne l’occasion de nous retrouver, de revenir à un temps juste, de revenir à soi. Si on veut se faire du bien en profondeur, c’est une occasion à saisir.
Crédit photo : Frank Loriou
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