Étienne Dorsay


Depuis quelques jours, tout me ramène à Jean Rochefort. D’abord la diffusion du film culte Un éléphant ça trompe énormément. Yves Robert en est le réalisateur, Jean-Loup Dabadie le scénariste et dialoguiste. Un film incroyablement drôle, qui raconte les aventures d’une bande de copains. Guy Bedos, Claude Brasseur, Victor Lanoux incarnent les amis d’Etienne Dorsay, que campe Jean Rochefort. Ce dernier a un coup de foudre pour Anny Duperey et va tout faire pour la conquérir alors qu’il est marié à Danièle Delorme. « L’idéal serait qu’on puisse faire un film avec des bons acteurs qui ne se prennent pas la tête, des amis avec lesquels on aime manger et rigoler, pas des égoïstes fâcheux qui pinaillent pour grappiller des scènes et écrasent le budget par la folie de leurs cachets. » indique le scénariste. Jean Rochefort y est magistral. Amoureux, maladroit, malchanceux : que j’aime ce personnage d’Etienne Dorsay. 

L’approche des JO me ramène aussi à Jean Rochefort. En 2004, à Athènes, il commentait les épreuves d’équitation. J’étais alors en stage à Clermont Première. Je me rappelle me précipiter dans mon appartement à midi pour suivre les commentaires de l’acteur. Un pur bonheur. Il célébrait l’union de l’homme et du cheval. Cela donnait des envolées du style « Monter, c’est dire tout haut ce que le cheval pense » ou « Nicolas Touzaint, le Gérard Philipe, l’archange du concours complet » assénés d’une voix malicieuse et enthousiaste. Le journaliste Christian Chopin indique : « Je me souviens, cela devait être le deuxième jour à Athènes, je faisais mon métier de journaliste en informant les téléspectateurs que le site où se déroulait les épreuves serait transformé en golf à l’issue des JO. Jean m’a alors regardé à travers ses lunettes d’un air désabusé et a lancé : "On s’en tape !" ». 

J’ai eu la chance de voir Jean Rochefort sur scène. C’était à Marseille. Il jouait « Heureux » et interprétait avec malice les sketches de Fernand Raynaud. Là encore, une merveille. Le spectacle était inattendu, émouvant, et d’une drôlerie absolue. J’ai rarement autant ri au théâtre. Le comédien est mort en 2017. Mais Étienne Dorsay est toujours à mes côtés. J’ai même initié mon fils à sa filmographie. L’histoire continue. 

Commentaires

Articles les plus consultés