Pour en finir avec Cathy

Ceux qui me sont chers le savent, je déteste que l’on m’appelle Cathy. Cath, lacatch, Catoche, vous pouvez utiliser ces diminutifs à votre guise. Mais Cathy, Catie, et autres Katy sont à bannir. A quelques exceptions près : 1) seuls mes cousins toulousains ont le droit de m’appeler ainsi. J’ignore pourquoi, leur sympathique accent du sud doit y être pour quelque chose, mais quand Clémence, Marie, Delphine ou les autres m’appellent Cathy, j'acquiesce sans broncher.
2) Autres exceptions à la règle: Nadège et Romain. Mes chers acolytes n’ont cessé de m’affubler de ce sobriquet, à l’époque où les deux étaient encore clermontois.  Le prénom Cathy était alors décliné en Cathy catho, Cathy cantine, selon mes humeurs du jour. Je vous passe d’autres versions beaucoup plus sulfureuses. Ensuite, avec ma rencontre avec Yoan, nous sommes devenus malgré nous « Cathy et Yoyo » et même  « les Cathies et les Yoyos ».
Voilà donc les deux acceptions où le surnom de Cathy est toléré.
Mardi dernier, lors de mon entraînement hebdomadaire de badminton, j’ai joué en double mixte avec un nouveau partenaire, Christophe. Très vite, nous sommes menés au score. Catastrophe pour mon collègue qui joue sa vie sur chaque volant. Il se croit sans doute aux Jeux Olympiques. Un mardi soir, à Chappes. Et là, alors que nous remontons, voilà que mon coéquipier me demande : «  c’est comment ton nom déjà ? ». Cela fait juste 6 mois que je le croise tous les mardis et il ne connaît pas mon prénom. Passons. « Catherine » lui dis-je poliment. Christophe me répond du tac-au-tac. « Allez Cathy, on y croit, on s’accroche ». Et là c’est le drame. Une envie soudaine de lui faire bouffer sa raquette de badminton. Tout ça, à cause d’un « Cathy »…
Samedi, un nouveau « Cathy » m’a profondément bouleversée. Il est venu sans prévenir. Sans crier gare. La bouche qui l’a prononcé était baveuse, la voix babillarde. Eliott, mon fils de 18 mois, tenait là un nouveau mot. Soudainement ce « Cathy »-là, si maladroit, si hésitant, devenait le plus beau des Cathy que j’aie jamais entendu.

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