Le printemps des poètes trop cons

Ils font quand même chier ces poètes. Désolée de vous infliger cette vulgarité matinale, mais trop c'est trop.
Vous êtes sur une belle terrasse de café,  un soleil printanier,  des bobos à gogo, des prolos de sortie aussi- ben oui, c'est mercredi après-midi, "chérie, on monte à la ville"- un livre agréable à parcourir...
Le Perrier tranche est servi,  serie spéciale Agnès B en plus,  vous le buvez à petites gorgées. Vous savourez cet instant Kodak, vous êtes bien, vous matez autour de vous et vous vous dîtes "c'est cool la life, j'ai pas mis de chaussettes aujourd'hui, j'adore ça".
PUTAIN Jean Ferrat qui vient gâcher ce tableau nirvanesque.
Des coiffeuses trop embottées croisent des commerciaux à cravate Mickey revenus de leur formule à 15 euros vins compris.
Le patron du bar où vous vous êtes assis a fait l'erreur de choisir une playlist rétro. Artiste à l'honneur : un moustachu disparu quelques jours auparavant.
PUTAIN Jean Ferrat quand même. En 2010. A l'heure où un ado sur deux a mis les Black eyed peas comme sonnerie de téléphone.
"Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers.
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent"

Nuit et brouillard, un mercredi du mois de mars, par 18 degrés,  c'est rude.
Sont un peu cons ces poètes.




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