Le fourreur mentalist

C'est sans doute l'entrée dans la Semaine Sainte qui me pousse à confesser ce douloureux secret.
Je suis atteinte du syndrome du 13H JPP...En effet, je demeure attachée à mes petits commerçants.
A la vue d'une chemise de boucher, je souris. Des mains noircies par la terre de maraîcher et la vie est belle. Un emballage en papier, un "bonjour ma petite dame" poli, et voilà que je fais l'appoint automatiquement,  telle une machine à sous pour vieux du Casino de Royat.
Boulanger, papetier, cordonnier,  poissonnier et autres artisans clermontois ont donc mes faveurs, succédant ainsi à d'heureux Marseillais,  Lyonnais et Roannais. Car je ne vous l'ai pas dit...mais je suis de Roanne...J'en parle si peu, à vrai dire.
Cette fidélité pour mes artisans de quartier m'assure une alimentation de qualité, et quelques phrases mythiques.
Ainsi, mon cher boulanger m'a un jour sorti cette réplique aussi classe qu'un mini-short de Loana : "ça va bien mademoiselle? De mon côté,ça va super, sexuellement je suis au top, j'ai la baguette qui croustille".
Depuis, ce marivaudage douteux, du mardi au dimanche me ravit. J'oubliais de préciser que cet orfèvre du pain paillasse est aussi jeune qu'Aznavour et  aussi moustachu que mes cousines portugaises.
J'ai récemment découvert un artisan hors pair...un fourreur de la vieille ville. Une veste en cuir décousue m'a conduit jusqu'à son échoppe. Le fourreur mentalist m'est alors apparu. "Fourreur",  vous comprenez que les cuirs n'ont pas de secret pour lui. Agnès B ne m'invitera plus jamais à ses défilés si elle savait que je fréquente ce royaume de tannerie. Mais "mentalist" ...pourquoi me direz-vous? Parce qu'à partir d'un devis exécuté en 5 min à partir d'une palpation maitrisée de la veste en cuir, j'ai payé rubis sur l'ongle, en espèces, avant la réparation...Oui, je l'avoue, il m'a charmée, manipulée. Pas comme vous le croyez. Une simple pression sur mon épaule droite, au moment de la négociation...et j'ai donné mon accord pour les travaux. Oui, j'ai découvert le Patrick Jane de la vieille peau. Bientôt un article dans  Psychologies magazine.

Commentaires

  1. Le problème des fourreurs et des cordonniers, c'est qu'ils ne vendent pas de nourriture !!
    OOhhhh la belle chocolaterie... et là, c'est la meilleure boucherie de la ville... roooh, et puis il faut que je vous emmène dans une pâtisserie excellente... ;)

    RépondreSupprimer
  2. Pour manger de la pompe aux pommes?? J'adore ce nom, définitivement! Il en fait, ton boulanger lubrique?

    RépondreSupprimer
  3. @Caro : oui c'est le même. La pompe aux pommes y est extra....

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés