Michel Berger


Je me souviens d’avoir passé des étés au Portugal, à la Grande Motte ou au Lavandou. Nous partions en famille. Isabelle, Mario, Nathalie et moi. Puis nous n’étions que tous les trois. Ma sœur devenant adulte, nous nous retrouvions mes parents et moi. Cet été 1992, nous allons dans le Var, au Lavandou. Ma mère a loué bel un appartement pour une semaine, près du mini-golf. Plage, farniente, glaces et restaurants, tel est le programme que nous suivions. 


A cette époque, pas de téléphone portable. Chaque soir, nous nous dirigeons vers le centre de la cité balnéaire afin de trouver une cabine téléphonique et contacter  ma sœur, restée à Villerest. Mon aînée fait le récit de sa journée, ma mère raconte nos vacances. Soudain, une nouvelle fige le visage d’Isabelle. Elle s’arrête de parler, détourne sa bouche du combiné et nous lâche : « Michel Berger est mort,  crise cardiaque ». Je ne peux retenir mes larmes. Ce 2 août 1992, ce chanteur que j’aime tant disparaît. Je suis inconsolable. Il a rejoint Le Paradis blanc. L’auteur de la Groupie du pianiste, de Quelques mots d’amour, ou d’encore de Celui qui chante n’est plus. Il avait 44 ans. Il laisse derrière lui une immense carrière mais aussi France Gall et ses deux enfants. Mes parents et moi sommes sonnés. Je l’aimais tant. Chaque 1er janvier, après le réveillon, ma mère venait me chercher pour faire la fête avec le personnel et les meilleurs clients au Privé, la discothèque familiale. Je me revois danser chaque année avec un barman surnommé Doudou, au petit matin, sur la Groupie du pianiste. Je me souviens avoir chanté sur Les princes des villes, Seras-tu là, Mademoiselle Chang et bien d’autres tubes encore. 


Cet été 1992, je vais fêter mes 12 ans. Je ne connais pas encore le parcours de ce Michel Hamburger. Je ne sais rien de son histoire d’amour avec Véronique Sanson. Je le découvrirai bien plus tard. Je connais seulement ces tubes qu’il a interprétés ou composés pour d’autres. Et je l’aime. Ce 2 août 1992,  je ressasse  : « J'écoute les battements de mon cœur me répéter 

Qu'aucune musique au monde ne saura remplacer 

Quelques mots d'amour ». Cette chanson me donne des frissons à chaque fois. Trente et un ans plus tard, je suis toujours aussi fan de Michel Berger. Sa voix, ses textes, résonnent encore en moi. Jamais je n’oublierai ce triste soir d’été, près d’une cabine téléphonique du Lavandou.


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