« Les vrais savent ». Cette expression est utilisée à tout bout de champ. Elle convient à merveille pour désigner ce que je ressens au sujet de la dégustation d’une pâtisserie portugaise. Je ne veux pas parler des pasteis de nata, petits flans à la mode en ce moment, mais des filhoses. Ce sont des beignets frits, auxquels on peut rajouter du sucre.  Certains osent rajouter de la pâte à tartiner. Un dessert qui met en PLS tous les diététiciens : gras, sucre, tout est bon pour les artères ! 

Dans le village de mon père, Soito, au nord est du Portugal, on les appelle « couscoureis ». Prononcez « couscous rêche ». Ce dessert accompagne les fêtes de Noël et du Carnaval. Grâce aux talents culinaires d’une amie de mes parents, j’en mange régulièrement. Goûter à ce délice me replonge en enfance. Ma grand-mère Thérèse en préparait pour notre plus grand bonheur. Farine, œufs, sucre, et huile bien sûr, la recette est simple. Il faut bien laisser reposer la pâte avant de la frire. 


Je revois Mamie, avec sa blouse, préparer les « couscoureis » dans sa cuisine. Elle malaxait la pâte avec énergie, elle faisait frire les beignets avec un tour de main incroyable. Des gestes maîtrisés à la perfection. Désormais, Isabel, une amie de mes parents, perpétue la tradition. Lorsque je rentre chez eux en Bourgogne, elle se lève aux aurores le dimanche matin, afin de préparer les beignets et de m’en offrir généreusement. Un régal. Les « couscoureis » sont tout frais, croustillants et délicieux. Un vrai régal ! Une sorte de madeleine de Proust hypercalorique qui fait de moi une petite fille de 6 ans qui mange les beignets de sa grand-mère. Rien que pour ça, merci Isabel. 


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