Le zapping

Quand j’étais ado, il y a un programme que je ne ratais pour rien au monde. Sur les coups de 13h10 ou de 19h40, je me précipitais dans le salon familial pour allumer la télévision et regarder Le Zapping de Canal plus. Ce programme de Patrick Menais sélectionne les moments les plus émouvants, les plus drôles, les plus étranges de la veille, toutes chaînes confondues. L’émission est née en 1989. Conçue par la chaîne Canal plus, à l'initiative de son directeur des programmes d'alors, Alain de Greef, sur une idée de Michel Denisot, et de Philippe Eckerlé, l'émission est confiée au réalisateur Godwin Djadja pour la réalisation du concept et la mise en place d'une équipe de « zappeurs ». Ils étaient pas moins de 12 à l’époque à rechercher ces moments insolites et hors du commun.  

Ce que j’aime par-dessus tout, c’est la juxtaposition d’extraits qui font sens. Le montage est toujours soigné. Il permet souvent de faire passer un message. À l’époque, je rêvais même de bosser à Canal +, en particulier sur ce programme. Je ne ratais pas non plus Les Guignols de l’info, + Clair de Daphné Roulier ou encore l’émission ciné. Pour moi Canal + représentait la chaîne idéale. Ma sœur m’avait initié quelques années plus tôt aux Nuls et nous regardions leurs sketches ensemble, sans que je comprenne tout… Chaque fin d’année, j’enregistrais sur une cassette VHS Le Zapping de l’année, que je conservais religieusement. 

Aujourd’hui, Canal + est la propriété du groupe Bolloré. Je ne la regarde quasiment plus. Il m’arrive de tomber sur Clique ou sur l’émission ciné en clair. Rien à voir avec la chaîne qui m’a tant fait rêver. Désormais, le Zapping a laissé place à Vu, diffusé sur France 5. J’essaie de ne pas en rater un épisode. Là encore, le montage permet souvent de souligner l’absurdité du monde qui nous entoure. « Vu reflète la télévision et peut contenir des images non adaptées à un jeune public » : l’avertissement est là. L’espace de 6 minutes, je retrouve ce programme qui a bercé mon adolescence.