La grosse bêtise de Cathy


J’ai connu plusieurs adresses avant d’habiter à Ennezat.  Quand j’ai débarqué à Clermont-Ferrand en janvier 2006, j’ai trouvé un appartement au 5 rue barrière de Jaude, à deux pas de la place de Jaude, véritable figure de proue de la capitale auvergnate. J’y ai passé cinq très belles années, marquant la fin de la vie d’étudiante et mon entrée dans la vie active. Mon quotidien rimait avec des reportages pour Clermont 1ère. Mes week-ends étaient jalonnés de sorties avec mes amis les plus proches. J’allais rencontrer une certaine Nadège et désormais avec Romain, nous formerions un trio inséparable. Mais environ un week-end sur cinq, je travaillais.  

Durant cette permanence, j’étais chargée de cumuler les reportages, de les monter, afin que tout soit prêt pour le lundi matin 9 heures. J’aimais bien ces week-ends au boulot. Je bossais dur mais j’étais seule, donc je gérais mon emploi du temps comme je le souhaitais. Les studios de télévision n’étaient pas bien loin. Mais afin de gagner du temps, il m’arrivait de prendre la voiture du boulot et de la laisser le dimanche entre midi et deux, sur le parking de la rue barrière de Jaude. A l’époque, devant Carrefour Market, pas de Carré Jaude 2 : un immense parking accueillait de nombreuses voitures. Il était gratuit le dimanche. C’est là que je laissais la Twingo ou la 206 logothée de la chaîne locale. 

Un dimanche, je ne sais comment j’en étais arrivée là, je m’étais mal garée. J’avais trop avancé mon véhicule et il s’était retrouvé coincé, bloqué par le plot horizontal en béton qui marquait la place. J’avais beau enclencher la marche arrière, rien n’y faisait, la 206 était bloquée. La panique me gagnait. Je me voyais déjà appeler une dépanneuse pour me sortir de cette mauvaise passe. J’appelai alors Romain, mon ami fidèle, afin qu’il me prête main forte. Il n’habitait non plus pas très loin.  Moins de 10 minutes plus tard, mon sauveur débarqua. Un large sourire aux lèvres. « Ben alors Cathy, on a fait une grosse bêtise ? » me lança-t-il. Je n’en menais pas large mais j’avais terriblement envie de rire aussi. Il monta à bord de l’auto, passa la marche arrière. Il obtint le même résultat que moi : voiture impossible à bouger. Il ne nous restait plus qu’une seule solution. Pousser la 206 et la retirer ainsi du plot. Malgré nos efforts, à deux, le véhicule était encore immobile. Romain demanda alors à un passant s’il pouvait nous prêter main forte. Il accepta gentiment. Je crois qu’il avait pitié de moi et de la grosse boulette que j’avais faite.  Romain et le bon Samaritain poussèrent de toutes leurs forces. Le miracle se produisit : la voiture recula enfin ! Je remerciais le gentil passant. Je crois qu’il riait après cette mésaventure. Romain ne pouvait pas non plus d’empêcher de rire aux éclats. Je lui emboîtais le pas.  Nous avons vérifié le dessous de la voiture. Elle était intacte. J’étais soulagée. Je remerciais Romain d’avoir joué le héros pour moi. Chaque fois que je repasse rue barrière de Jaude, je repense aux bons moments passés dans mon appartement. Mais surtout à « la grosse bêtise de Cathy ». 


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