L’Odevie


À Clermont-Ferrand, avec mon mari et mon fils, nous adorons aller au restaurant. Il y en a un dans lequel je ne suis jamais retournée. L’Odevie. Non pas que la cuisine soit mauvaise ou que l’accueil ne soit pas à la hauteur, au contraire. Je n’y mets plus les pieds, pour la bonne et simple raison que j’y ai ressenti l’une des plus grosses hontes de ma vie. Nous sommes le 31 décembre. Avec un couple d’amis, nous décidons de dîner là-bas et d’y passer le réveillon du Jour de l’an. A l’étage, la salle est bondée. Il faut très chaud. Nous commençons le repas. Tout se passe bien. La soirée et la compagnie de nos amis sont agréables. Mais peu à peu, je sens que je deviens fébrile. Habituée aux malaises vagaux, je réalise que je vais bientôt en faire un. 


On vient de nous servir le dessert. Je sens que le malaise est imminent. Je préviens Yoan que je ne me sens pas bien. Il me dit : « Tu ne veux pas d’abord manger ton dessert ? ». Je lui dis que non, qu’il doit m’accompagner pour sortir. Je me lève. La salle est toujours bondée. Mes oreilles bourdonnent. Je vois trouble. Je m’écroule. Yoan et son ami se précipitent pour me relever. Ils m’aident péniblement à descendre l’escalier. 

Arrivée en bas, je sens que je perds pied. A peine ai-je franchi la porte que je vomis sur la terrasse. Je vous rappelle que le restaurant est bondé. Tout le monde m’a vu dégobiller dehors. Il n’est pas encore minuit. Tous les clients vont penser que je vomis parce que j’ai trop bu. J’ai vraiment honte. Mais je me sens mieux. Le malaise vagal est passé. Yoan est choqué. C’est la première fois qu’il me voit en proie à cela. Ce ne sera pas la dernière. En effet, en raison de l’émotion et de la chaleur, je m’évanouis très facilement. J’ai pour cette raison une peur bleue des hôpitaux. En stage à Lyon, je me suis même évanouie en filmant un service pédiatrique. C’est Gerard Collomb, à l’époque maire de la ville, qui m’a retenue in extremis. Récemment, au concert de Cat Power à la Coopé j’ai senti le malaise arriver. Rien de méchant. Je n’ai jamais remis les pieds à l’Odevie. Trop honte de croire qu’ils m’ont pris pour une pochetronne du 31 décembre. 

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