Post-it



Je voue une véritable passion pour les post-it. Dès que ma collègue Solenne me laisse un petit mot placé sur mon écran d’ordinateur, je fonds. Quelques mots, une petite gentillesse et le tour est joué. Pas besoin de me pondre un roman pour faire mon bonheur. A mon tour, dès que je sais que je ne verrai pas ma chère collègue du web pendant plusieurs jours, je griffonne un petit message sur ce carré coloré. Une petite attention qui ne coûte rien et qui produit un bel effet. Solenne est allée plus loin. Elle compile sur le mur derrière son bureau toutes les phrases cultes que l’on a pu sortir dans notre service. Ainsi j’ai pu dire : « Mon mot préféré ? Réferencement ! ». Autre fulgurance, cette fois signée Queen So : «  A Ennezat, on aime l’écologie et le pâté ». 


Mon amour de ces petites feuilles fluorescentes remonte à loin. A mon enfance. En effet, ma mère avait la belle habitude de me laisser un petit mot, chaque dimanche matin, posé sur la table de la cuisine. Mon père et elle travaillaient de nuit, ils étaient les propriétaires d’une discothèque à Villerest, près de Roanne dans la Loire, pendant 23 ans. Après une nuit de labeur, mes parents n’avaient qu’à traverser la cour pour rentrer chez eux : la boîte de nuit jouxtait notre maison. C’était le Domaine de la mirandole.  Au petit matin, mes parents prenaient leur petit-déjeuner chez eux, avant de dormir quelques heures. Ma mère n’oubliait jamais de me laisser un petit message. Une indication pour dire que la soirée s’était bien passée, qu’il y avait eu pas mal de clients, une petite question pour savoir si j’avais bien dormi. Souvent, elle précisait les noms de clients que je connaissais qui étaient passés : un copain, un joueur de la Chorale, où même plus rarement un VIP. Parfois, elle me demandait de sortir des aliments du frigo ou de ne pas oublier de faire la vaisselle. Je me levais chaque dimanche matin avec l’envie de découvrir le message du jour. Ma mère concluait toujours ces lignes d’un « Gros bisous, Maman ». Avec ce message maternel, mon dimanche s’égayait. J’aimais aussi quand elle venait me déposer un baiser ou me border au lit, vers 6 heures du matin. Souvent, je guettais ce moment, me réveillais quelques instants. Ma mère m’embrassait, ajustait ma couverture. Je pouvais alors me rendormir, rassurée par la présence bienveillante de ma mère.


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